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Chapitre 5 : La recherche de la Vérité

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Chapitre 5 : La recherche de la Vérité Empty Chapitre 5 : La recherche de la Vérité

Message par Lifaën Sam 12 Déc 2009 - 0:42

Lifaën était allongé sur son lit, savourant ce moment de détente. Tant de questions le taraudaient qu'il préférait ne pas y faire attention. Il somnola une partie de la matinée, préférant ne pas faire attention à l'agitation perceptible de l'extérieur. De toutes les émotions qui pulsaient des humains, la plus dominante était l'excitation et l'empressement. Toute la population courrait dans tout les sens. On aurait dit une véritable fourmilière. D'abord curieux de ce qui pouvait provoquer une telle agitation, Lifaën se contenta d'observer la scène de sa fenêtre. Les minuscules taches s'amoncelaient avant de s'éparpiller et de recommencer le même spectacle à plusieurs endroits.

Les humains sont décidément étranges....,avait-il pensé.

Depuis quelques minutes, le calme était revenu. Lifaën en profita pour se sonder intérieurement. Il avait une discussion à tenir. Il retrouva aisément la trace de la «marque» sans trop comprendre comment. Il lui sembla que son esprit était attiré par le sien. Après un habituel flash lumineux, Lifaën se trouva assis au milieu d'une clairière. L'herbe y était fraiche et verte. De hauts arbres formaient un dôme avec leurs branchages et l'entouraient. Lorsque Lifaën baissa les yeux, il reconnut la présence de l'esprit qui l'habitait. L'aura qu'il dégageait était complètement différente de celle de l'Ombre. Accueillante et bienveillante. Le jeune Viéra se sentit en totale confiance dans cet environnement.

-Je suis venu comme vous me l'aviez demandé, fit-il

L'esprit avait la forme d'une nébuleuse blanche nappée d'un brouillard épais. Des particules dorées flottaient autour de lui. Pour toute réponse, il n'eut droit qu'à une lumière douce d'approbation.

-Puis-je me permettre de vous demander votre nom?

Alors qu'il s'attendait à un nom, Lifaën se retrouva au beau milieu d'une forêt qu'il ne reconnut pas. La scène se déplaça sans qu'il le voulu et il se retrouva à l'intérieur d'un arbre aussi gros et grand qu'un Arbre Mère. Là, il ressentit une présence diffuse mais néanmoins puissante qui s'étendait à tous les arbres alentours.

-Versipelle, murmura-t-il incrédule.

Versipelle était connu parmi les Viéras comme une entité protectrice de la forêt. Nul ne l'avait jamais vu et pourtant, d'aucun de doutait de son existence. Lifaën avait toujours senti cette présence sans jamais pouvoir l'affirmer. Comment expliquer sa présence dans son esprit?

-Je....Je ne comprends pas....Qu...

Avant d'avoir eu le temps de terminer sa phrase, la scène disparut brutalement et Lifaën se retrouva spectateur dans un lieu qu'il connaissait. Il était dans l'arrière-pièce de la chambre du conseil avec Calion. Il se voyait lui, échangeant ses dernières paroles avec un des siens dans une sorte de vue panoramique de la pièce. Une foule de sentiments l'assaillis à ce moment. Puis, il se dirigea vers Calion. Il revivait la scène à travers ses yeux. Vint le moment où l'Ancien agrippa la main de Lifaën et où la marque fit sa première apparition. Le jeuné Viéra comprit immédiatement que c'est à ce moment précis que Versipelle entra en lui. Il ressentait ce qui se passait alors dans le corps de l'Ancien. Il entrait directement en connexion avec les Arbres Mères survivant et transférait l'énergie vitale de ces-derniers pour la sceller en lui. Puis, sa vue se brouilla et l'obscurité l'envahit. Il se retrouva à la sortie de la forêt, la nuit de l'attaque. Son cri était autant le sien que celui de l'esprit. La tristesse si écrasante qu'il avait ressenti n'émanait pas que de lui. De nouveau, l'endroit changea du tout au tout. Il était dans une steppe déserte et trois hommes en chevautruches. La marque grimpa le long de son corps et Lifaën comprit que c'était Versipelle qui en était la cause. Cependant, plus les évènements se déroulaient, plus le jeune Viéra comprit que la force de l'esprit s'amenuisait. A l'opposé, il sentait le pouvoir de l'Ombre grandir. Le rapport de force établit la nuit de l'attaque se renversait petit à petit et atteint son apogée lors de la rencontre avec Sensei. Ce fut dès ce moment
que l'attaque de l'Ombre fut la plus forte. Ce fut là que Lifaën se perdit en lui tandis que Versipelle tentait désespérément de le protéger. Au prix d'un effort considérable, l'esprit repoussa l'Ombre qui alla se réfugier dans le souvenir. L'avalanche de souvenir s'arrêta là et la clairière se matérialisa de nouveau. Lifaën était épuisé. C'était une expérience à laquelle il ne s'attendait pas. Ainsi donc, les Anciens avaient tout planifié?

-Vous ne pouvez pas me parler normalement? , finit par demandé Lifaën

L'image d'Alastor lui apparut ainsi que l'endroit de sa rencontre avec l'Ombre. Le jeune Viéra ne saisit pas de suite. Ce fut lorsque Versipelle se concentra sur son apparition et Alastor brillant dans sa main qu'il comprit. C'était le fait qu'il se soit retrouvé dans l'Immatériel qui permit à l'esprit de prendre une forme aussi concrète. Néanmoins, le lien avec Alastor lui resta obscur. Lorsqu'il questionna Versipelle, il ne vit qu'une série d'armes différentes. Treize au total. Parmi elles se trouvait Alastor. La puissance dégagée était impressionnante. L'aura avait quelque chose de Divin. Le reste était une suite sans cohérence. Dathëdr parlant à un individu encapuchonné lui remettant un paquet, une lumière aveuglante, le Viéra travaillant jour et nuit à la forge. Lifaën eut l'impression que Dathëdr n'était plus lui même lorsqu'il était à la forge, ni ce qu'il était en train de concevoir. Toujours est-il qu'Alastor se retrouva dans ses mains la semaine qui suivi et qu'il se dirigeait vers la demeure des Anciens. Nouvelle lumière aveuglante. Ce fut tout. Lorsque Lifaën se retrouva de nouveau face à Versipelle, il se risqua aux suppositions:

-C'est donc parce que nous étions dans l'Immatériel que vous avez pu vous matérialiser...

L'esprit approuva.

-Mais je ne comprends toujours pas ce qu'Alastor vient faire là. Il semble que douze autres armes lui ressemblent sans être les mêmes. Vous avez tiré votre puissance de ces armes?

Versipelle ne répondit pas directement. Il matérialisa Alastor et une aura de puissance l'entoura. Puis, l'Ombre apparue et tenta de s'emparer de l'épée. Il fut chassé et Alastor se retrouva dans les mains de Versipelle.

-Vous avez tenté de protéger l'arme de l'Ombre? S'enquit Lifaën.

L'esprit approuva de nouveau. Alastor se dédoubla. L'arme qu'il portait toujours à son côté et un double de même consistance que l'esprit.

-Alastor a donc deux formes, comprit le Viéra. L'une que je porte à mon côté, et celle que vous aviez dans l'Immatériel. Je suppose qu'il s'agit de sa forme spirituelle.

C'était presque inconcevable qu'un objet possède deux formes. D'ordinaire, seul les êtres étant capable de «s'éveiller» dans l'Immatériel pouvait prendre conscience qu'ils étaient sous forme d'esprit. Un objet sans âme ne pouvait en avoir une. Et pourtant, c'est ce que tentait de lui dire Versipelle. Lifaën se massa le crâne. Communiquer avec un esprit était bien plus difficile qu'il n'y paraissait. Il ne pouvait que tenter d'interpréter les images que lui envoyait Versipelle. S'était extrêmement difficile d'autant plus que l'esprit ne pouvait pas parler. Le Viéra rassembla bout à bout ce qu'il venait d'apprendre. Versipelle avait été scellé en lui par Calion avant son départ surement pour le sauver. Dès sa sortie de la forêt, l'Ombre avait tenté de prendre son contrôle et une bataille entre les deux esprits avait éclaté. En ce qui concernait Alastor, les doutes étaient de plus en plus présents. Lifaën ne savait pas si c'était réellement Dathëdr qui avait forgé l'arme, ni comment dans le cas contraire, elle avait atterrit en sa possession. Et quels étaient ces armes? Douze autres aussi puissantes qu'Alastor. Pourtant, leur forme n'était pas les mêmes. Sans les avoir vue clairement, Lifaën pouvait l'affirmer presque avec certitude.

-Qui était la personne qui a remis un objet à Calion?

Cette fois-ci, Versipelle refusa d'en dire plus. Le Viéra avait beau le presser de toutes les façons possibles, l'esprit resta silencieux. Il ne voulu pas même parler de ce qu'avait livré l'inconnu au forgeron. Baissant les bras, Lifaën tenta de trouver d'autres questions. Une en particulier lui revint en mémoire.

-Pourquoi l'un des mes souvenirs concernant mes parents est-il masqué?

Versipelle resta un long moment silencieux. Il fut un temps où Lifaën crut qu'il ne répondrait pas. Au dernier moment, de nouvelles images l'assaillirent. Il se voyait lui pleurant contre un arbre. C'était si étrange de se voir dans cette situation qu'il crut que l'esprit se moquait de lui. Puis arriva un autre Viéra. Une femme. Lifaën la reconnut tout de suite et son cœur s'emballa. C'était Melindë. Ses cheveux couleur écorce de pin ondulé, ses yeux noisettes, oui, c'était bien elle. Elle était accompagné d'Elenwë, son ami de toujours. Elle s'agenouilla à son côté et Lifaën n'entendit qu'un murmure:

-Je suis désolée.

La vision s'arrêta.

-Je....ne comprends pas. Que viennent faire Melindë et Elenwë dans cette affaire?

Pas de réponse. Ce devait être trop compliqué pour être exprimé par images. Lifaën devait donc dire toutes les propositions qui lui passaient par la tête et espérer trouver la bonne. La première était si saugrenue qu'il renonça à la dire. C'était trop stupide et irréalisable. La seconde en revanche lui parue plus censée:

-J'aurais honte de la vérité au point que j'ai refusé le souvenir?

Après un léger temps, l'esprit approuva. Lifaën était dépité. Alors c'était ça la raison? Il avait appris qui était ses parents et le poids de la vérité en était tellement lourd que son esprit l'avait tout simplement aboli et détruit? Non. Ce n'était pas que ça. Il devait y avoir autre chose. Forcément.

-C'est complètement stupide. Pourquoi aurai-je refusé la vérité?

De nouveau il n'y eu aucune réponse. Lifaën y voyait désormais plus clair en lui, mais à quel prix? Il se calma, conscient que Versipelle ne faisait que lui dire les faits tels qu'ils s'étaient passé.

-Je suis désolé, lâcha-t-il, C'est juste que.... Plus j'essaie d'en savoir et plus je me rends compte que je ne sais rien. C'est comme si je déroulait un chemin devant moi et qu'il se divisait. Que j'emprunte l'un des chemins ou un autre, il se divise de plus en plus...

Une nouvelle image apparue. Calion qui pointait la poitrine du Viéra:

-Fais confiance à ça.

Puis, ce fut Hermès qui se matérialisa:

-Maintenant que tu es seul, tu ne dois compter que sur tes propres ressources. Si tu n'y parviens pas, personne ne le pourra.

Une aura de tendresse l'envahit. Il trouverait des réponses en tant voulu. Il avait appris que s'accrocher au passé ne lui servirait à rien. Vouloir trop s'avancer dans l'avenir ne l'aiderait pas non plus. Il fallait vivre au jour le jour, si difficile fusse-t-il. Lifaën se redressa:

-Je vous remercie Versipelle. J'aurais encore bien des questions mais le temps m'est compté. Je vous jure de ne pas faillir. Je n'aurais de cesse que lorsque tout les Viéras seront de nouveau réunis.

Il se désolidarisa de son esprit pour regagner son corps. Avant qu'il ne parte, il crut apercevoir une forme se dessiner. L'obscurité le recouvrait presque aussi n'en était-il pas sûr. Son dernier souvenir fut une bouclette châtain.

Lifaën

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Message par Lifaën Sam 19 Déc 2009 - 0:50

Les premiers rayons du soleil perçaient à travers la vitre de la chambre. Décomposés par la vitre, ils formaient différents motifs alambiqués sur le sol. Lifaën se leva d'un bond de son lit et inspira à fond. Il était près à partir. Il percevait très nettement les présences de deux gardes devant sa porte. Depuis qu'il était arrivé, il s'était toujours demandé pourquoi la nécessité que sa chambre ne soit gardée. Après tout, personne ne lui rendait visite et sa chambre était quelque peu excentrée du reste du bâtiment. D'un côté, cela le soulageait. Être seul lui permettait de méditer plus facilement. Il se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit en grand. Un vent glacial s'engouffra dans la pièce, le faisant frissonner. L'extérieur ne donnait que sur les toits et quelques ruelles en contrebas. Des étals y étaient disposés et de rares passants commerçaient déjà. Lifaën s'étira et s'habilla. Il serra Alastor à son côté, passa son carquois et son arc à son épaule, rabattit son capuchon puis se dirigea vers la porte. Lorsqu'il l'ouvrit, les deux gardes sursautèrent. Sans leur adresser un regard, il avança dans le long couloir mais l'un des garde l'interpella:

-Un instant ! Vous ne pouvez pas sortir.

Lifaën se retourna. Celui qui avait parlé, le plus petit des deux, semblait déterminé malgré la goutte de sueur qui perlait sur son front.

-Je ne crois pas être prisonnier entre ses murs.

-M...Mais, bredouilla l'autre, nous avons ordre....

-De ne laisser personne entrer, termina Lifaën qui avait lu les pensées du garde. Mais pas de ne pas me laisser sortir. Faites comme si j'étais toujours dans ma chambre et tout se passera bien.

Il mêla les paroles à une pression psychique pour s'assurer que les deux gardes ne le contredise pas. Ils se contentèrent d'échanger un regard entendu, fermèrent la porte et reprirent leurs postures stoïques. Lifaën sortit rapidement du couloir. Les rares personnes éveillés à cette heure là ne lui prêtèrent aucune attention, comme si ils n'avaient pas eu vent de sa présence. Une pancarte attira néanmoins son attention. Placardée sur un mur, les inscriptions écrites en noires étaient suffisamment visibles pour qu'il puisse les lire sans trop s'approcher:

Grand Marché aujourd'hui ! Petits et grands, jeunes et vieux, vous êtes tous invités à faire un tour à cette exposition des plus grands produits en cette fin d'année!

Fin d'année? Lifaën réfléchit. Il n'avait pas la même notion du temps que les humains. Que pouvait bien signifier une «fin d'année» ? D'abord anxieux à l'idée de devoir traverser un marché, il conclut que peut-être il pourrait faire des «emplettes», voir ce que proposaient les marchands humains et si «les plus grands produits» ne volaient pas leur réputation. Il n'y passerait pas longtemps, juste par pure curiosité. Mais le problème était le manque d'argent. Lifaën n'avait aucune idée de comment s'en procurer. Chez les siens, il n'y avait pas de vente à proprement parler. Chacun pouvait obtenir un objet par un artisan sans avoir à payer. Personne n'avait donc à se soucier de la valeur foncière des produits. Lifaën aperçut un homme passant avec un enfant et décida de tenter le tout pour le tout:

-Excusez moi, n'auriez-vous pas de l'argent dont vous ne vous servez pas?

L'homme un tantinet enveloppé considéra son interlocuteur pendant un moment. Le petit lui, avait les yeux grands ouvert sur le fourreau d'Alastor.

-De l'argent à donner? Coassa-t-il, et puis quoi encore ? Si vous voulez de l'argent, travaillez. Et si vous être trop fainéant pour travailler, vendez ce que vous pouvez aux marchands. Il n'y a pas marqué «aide sociale», sur mon front.

Avec un geste de dédain, il se détourna, tirant le bras du gamin.

Charmant

Lifaën n'avait pas pensé que les humains attachaient autant d'importance à l'argent. Il aperçut qu'une petite bourse de cuir dépassait de la ceinture de l'homme. A l'aide de sa maitrise, il coupa le fil qui reliait la bourse à ceinturon et la fit tomber doucement pour que le bruit n'alerte pas l'homme. Dès qu'il fut à une distance raisonnable, Lifaën s'approcha et ramassa l'objet. Elle était bien remplie. Il ne savait pas combien d'argent il possédait mais avait déjà trouvé un moyen de le savoir. Il décida donc de sortir du bâtiment par une lourde porte de bois massif. Dehors, le froid était mordant. Lifaën resserra sa cape autour de lui et s'engagea dans les rues désertes. Il ne lui fallut pas cinq minutes de marche pour entendre un brouhaha peu commun. C'était donc ça l'agitation. Les gens préparaient le marché. La ruelle dans laquelle il était déboucha sur une large place. Au centre, une fontaine dont l'eau avait presque gelée se tenait fièrement. Les cygnes de marbres qui la composait crachait un filet de glace qui reflétait les rayons du soleil. Partout autour de la place, des étals, des calèches remplis de biens en tour genre s'amoncelaient. Il n'y avait pas beaucoup de gens pour l'instant, mais l'endroit grouillait déjà d'activité. Lifaën se dirigea vers un marchand qui préparait tranquillement ses affaires. L'homme moustachu avait l'air sympathique des montagnards. Bien que moins porté sur la bedaine, il restait trapu et ses bras étaient noueux. A l'approche d'un client potentiel, il cessa d'étaler ses marchandises et s'exclama:

-Bien le bonjour ! Je ne suis pas encore totalement prêt mais je peux vous faire un bon prix pour ce début de journée.

Lifaën constata un moment les fournitures du forain. La plupart était des habits en tout genre. De la simple robe brodée au lourd manteau des neiges.

-Je souhaiterais savoir combien vaut cette bourse, répondit l'intéressé en tendant ladite bourse.

Le marchand sortit une petite paire de lunette de sa poche et saisit délicatement l'objet. Il l'ouvrit et fit les yeux ronds. Il retint un juron dans sa moustache que Lifaën entendit sans peine. L'homme qu'il avait détroussé devait être riche assurément. Après un rapide coup d'œil, le marchand déclara:

-Je ne sais pas où vous avez obtenu pareil argent mon ami. Une chose est sure, vous pourrez acheter tous ce que je possède, et moi avec.

Il saisit une des pièces. Elle était dorée et portait un étrange symbole sur l'un des côtés:

-Vous voyez ça? Il s'agit du sceau d'une des familles nobles de la ville. J'ignore combien cela vaut dans notre monnaie, mais ce n'est surement pas de la camelote.

Le vendeur reposa la pièce et rendit sa bourse à Lifaën. Au moins, il n'allait pas avoir de problème pour payer. C'était une bonne chose.

-Et donc, que puis-je d'autre pour vous? S'enquit le marchand.

Le Viéra mit un certain temps à répondre. Le temps semblait avoir énormément varié en peu de temps. S'il continuait à se dégrader, de simples vêtements ne suffirait pas à le protéger du froid. Qui plus est, ses affaires étaient en piteux état. Ils avaient souffert du voyage. Les changer ne serait pas un mal.

-Montez-moi ce que vous avez en habits chauds, répondit finalement Lifaën.

Le marchand lui proposa alors un manteau très épais avec de la fourrure. Trop lourd. Un autre plus fin mais beaucoup plus voyant aussi Les finitions laissaient à désirer. Finalement, après une dizaine d'essais infructueux, à bout de propositions, le vendeur lâcha:

-Je suis désolé, je n'ai rien d'autre en stock. A part peut-être.... Attendez-moi ici, je reviens.

L'homme se dirigea derrière une grosse caisse et revint avec avec une boîte blanche de très belle facture ornée de motifs dorés.

-C'est la dernière chose que j'ai à vous proposer. Cet ensemble convient aux aventuriers chevronnés et il provient des meilleurs tisseurs de Nimong. Et je dois dire que vu votre équipement, vous êtes parés pour un voyage.

Non sans mal, le vendeur ouvrit la boîte. A l'intérieur, un long manteau noir. A priori, il n'avait rien d'extraordinaire. Lorsque le marchand le retira, Lifaën constata qu'il lui arriverait sans problème au cheville.

-Un peu trop long peut-être....

Sans se laisser décourager, l'homme posa le manteau et sortit un ample pantalon noir. Puis, une ceinture de cuir affublé de deux escarcelle ainsi que d'une aumônière. Lifaën se contenta de rester silencieux, attendant que l'homme n'ait finit d'étaler ses produits. Il était intéressé, mais il ne fallait pas qu'il se laisse emporter parce qu'il trouvait un objet «beau». Un haut de cuir noir attira son attention. Il ressemblait à ceux que fabriquait les artisans Viéras. Solide et léger, il pouvait protéger contre les coups légers sans empêcher une grande mobilité. La collection fut terminée par de larges bottes hautes et des gants épais et souples. Essoufflé comme s'il avait couru un marathon, le vendeur s'épongea le front en demandant:

-Alors? Qu'en pensez-vous?

-Je devrais l'essayer.

L'homme aquiesca d'un hochement de tête et conduit Lifaën derrière son étal. Il le cacha à l'aide d'un rideau pourpre. Le Viéra entreprit alors de se changer rapidement. Après avoir enlevé la totalité de son équipement, il enfila le pantalon. Le tissu était d'excellente qualité. Il glissait sur la peau sans s'accrocher et maintenait les jambes au chaud. Même constat pour les bottes. Robustes, elles résisteraient sans peine à un voyage forcé. Après avoir correctement mis sa côte de maille par dessus un vêtement léger, il endossa le haut de cuir et le long manteau. Il nota avec contentement qu'il ne fermait que jusqu'au bassin, laissant un espace suffisant pour ne pas entraver le mouvement des jambes. Les gants le garderait du froid aussi. Satisfait, Lifaën passa son carquois et son arc par dessus son épaule et serra sa nouvelle ceinture. Il mit Alastor dans une boucle prévue à cet effet. Pour finir, il passa en bandoulière sur l'autre épaule son sac de voyage qui tomba dans son dos, à côté de son carquois. Il sortit en remuant des épaules pour s'assurer du libre mouvement de ses membres et rabaissa son capuchon. Le marchand qui venait juste de terminer une vente avec d'autres clients revint le voir.

-Ma foi, vous êtes....impressionnant. Dois-je conclure que l'ensemble vous plait?

-En effet, approuva Lifaën. Je vous laisse mes anciens effets. Vous en ferez meilleur bénéfice que moi. Et voici pour vous payer.

Il sortit une dizaine de pièce de la bourse et les tendit au vendeur. L'affaire conclue, Lifaën se dirigea vers la fontaine pour se poser, écoutant les sifflements joyeux du marchands. La foule commençait à gagner en nombre. Toute cette agitation mettait mal à l'aise le jeune Viéra qui décida de quitter plus tôt le marché. Il avait fait ce qu'il avait à faire, il n'avait donc plus de raison de s'attarder d'avantage. Se frayant un chemin à travers la foule, il finit par se retrouver devant un énième étal. Celui ci vendait de la nourriture en tout genre. Cependant, une chose se vendait mieux que les autres. Des petites boules marrons qui doraient sur une grille. L'odeur qui s'en dégageait était un ingrédient qui attirait le monde autant que la chaleur du feu. Lifaën s'approcha du vendeur:

-Pourrais-je savoir ce que c'est?

-Ça ? , s'exclama le vendeur pour couvrir le vacarme, Pardi, ce sont des marrons grillés ! La chose qui se vend le mieux en cette période ! Tenez je vous en fait un petit sac ! Vous m'en direz des nouvelles.

Tout juste avait-il reçu son sac que Lifaën se retrouva bousculé par les humains désireux d'avoir leur part. Il quitta le brouhaha assourdissant du marché et se dirigea vers la sortie de la ville par des ruelles désaffectées. Une fois à bonne distance, il ouvrit son sac. Une lourde fumée grise en sorti et des effluves fortes chatouillèrent les narines de Lifaën. Il saisit un marron dans sa main et gouta. La nourriture craqua sous ses dents et la chaleur lui fit du bien.

Pas mauvais, conclut-il.

Sans être extraordinaire, ces «marrons grillés» avaient un petit quelque chose qui les rendait appréciable. Tout en se dirigeant vers l'extérieur de la ville, Lifaën mangeait ses friandises. Il savait que pour son voyage, la nourriture allait être son principal soucis. Les forêts ne pourraient lui apporter ce dont il avait besoin et il était nécessaire qu'il fasse des réserves. Mais, avec tout ce monde, c'était presque mission impossible. Il traversa la ville et arriva aux portes qu'il passa sans encombre. L'extérieur de la ville était recouvert d'une couche de neige et seul un chemin de terre subsistait à travers cette immensité blanche. A sa gauche, une mer, dont l'eau semblait ne pas avoir gelé. Lifaën y percevait l'esprit ancien et puissant de Sensei. Ce dernier le remarqua mais ne fit rien pour l'empêcher d'avancer. Soudain, un coassement attira son attention. Le Viéra se tourna et, sur la branche d'un arbre sans feuille était perché un aigle. Un aigle majestueux au plumage cendré. Ses yeux brillaient d'une intelligence peu commune. Lifaën se projeta vers l'animal et rencontra une barrière mentale. Il aurait pu l'enfoncer mais n'en fit rien.

Ne seriez-vous pas Chiku par hasard?

L'aigle claqua du bec et pencha la tête sur le côté.

Et tu dois être celui qui a parlé a parlé Willaz par télépathie.

Lifaën eut réussi à deviner qu'il s'agissait de Chiku uniquement parce qu'il avait senti sa présence lorsqu'il était entré dans l'esprit de l'humain. Le lien qui les unissait l'avait renseigné sur son nom.

Dois-je m'attendre à ce que Willaz soit par ici?

Non. Il est occupé ailleurs, répondit l'aigle, Je ne cherche pas à savoir ce que tu fais ici, je suis simplement venu te rendre ce qui t'appartient.

Au pied de l'arbre, Lifaën remarqua qu'un livre était disposé. Il s'avança pour le ramasser et le reconnut immédiatement.

Mais c'est....

Le livre que lui avait donné Calion. La couleur verte et les reliures en or était comme neuve. Lifaën se sentit infiniment bien lorsqu'il toucha la matière de l'ouvrage. Il pensait l'avoir perdu le jour où il était arrivé ici. Et voilà qu'il le retrouvait le jour de son départ.

Je ne sais comment vous remercier. J'ai une dette envers vous Chiku-elda

L'aigle coassa, ce que Lifaën perçut comme un rire:

Tache simplement de rester en vie. Une guerre se prépare Viéra. Nous aurons tous notre rôle à jouer dans cette histoire, toi compris.

Sur ces paroles énigmatiques, Chiku s'envola et retourna à l'intérieur des murs. Lifaën pensa que le fait que Chiku ne soit au courant de son départ ne fasse que compliquer les chose, mais le contact avec le livre le rendit heureux. Il ne savait pas comment l'aigle l'avait récupéré mais il lui était reconnaissant.

Au moins quelque chose que je n'ai pas perdu, pensa-t-il.

Et il s'engagea sur le chemin, prêt à honorer la promesse qu'il s'était faite il y a longtemps.

Lifaën

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Message par Lifaën Jeu 24 Déc 2009 - 18:35

Mes deux derniers posts jusqu'à la fin de l'année XD Noyeux Joël et Bonne fin d'année aussi Very Happy

Heureusement que j'ai pris ces vêtements

Ainsi pensa Lifaën durant tout le trajet. Le froid s'était intensifié de plus en plus et même les hauts murs de Ba Sing Se était recouvert de neige. C'était impressionnant pour le jeune Viéra qui n'avait jamais vu que la chaleur du soleil sous les arbres de sa forêt natale. La neige était pour lui un objet d'émerveillement et de curiosité. Sa texture était froide et devenait liquide au contact de la peau. Lifaën se demandait comment quelques uns des siens arrivaient à contrôler cette élément par le biais de l'esprit. Et surtout, comment des humains avaient ce don de maitriser l'eau. Mais plus encore que ces interrogations, c'était pourquoi et comment le temps avait changé à ce point. Encore au cours de la semaine, il faisait relativement doux. Lifaën n'était pas expert en météorologie mais de tels changements climatiques n'étaient pas bons signes.
Une semaine de voyage passa ainsi, sous les chutes de neige qui ne faiblissaient pas. Les températures restaient extrêmement froides et la nuit était le plus dur. Le vent venait s'ajouter à son inconfort et il arrivait parfois que Lifaën ne passe plusieurs heures à retrouver le chemin qu'il devait emprunter. La tempête se calma le septième jour, au moment où le Viéra arrivait à la plaine qu'il avait traversée lorsqu'il avait quitté la forêt. Totalement recouverte de neige, elle était méconnaissable. Lifaën s'y engagea et finit sa traversée en début d'après-midi. Ce qu'il vit le stupéfait. Là où il croyait trouver cendre et désolation, il retrouva les arbres qui avaient bercés son enfance. Comme si la souillure des hommes n'était jamais passée par ici. En étendant son esprit aux arbres, Lifaën comprit toutefois qu'une petite partie de la forêt seulement avait repoussée. Mais suffisamment pour lui redonner espoir. Peut-être y avait-il des survivants. C'était ce qui l'avait poussé à venir jusqu'ici. Quel meilleur endroit pour rechercher les Viéras que le lieu de l'attaque. Les chances étaient minces, mais présentes. C'était l'essentiel. Lifaën s'avança dans la forêt. Le bruissement des feuilles, la caresse du vent, l'odeur des pins, tant de sensation qu'il retrouva en l'espace d'un instant. Il se trouvait de nouveau chez lui. Sa progression n'était nullement entravée par ses membres engourdis. Mais il avait l'impression de tourner en rond. Il passa deux fois au même endroit nota-t-il.

Si les arcanes sont de nouveaux actives, cela ne fait aucun doute, il y a des survivants

Le principal pouvoir des arcanes étaient de cacher la partie où habitait les Viéras. Pour cela, ils usaient d'une illusion qui faisait se répéter indéfiniment un endroit. Le seul moyen d'en sortir était de rebrousser chemin où d'avoir un allié parmi les Viéras. Et encore. Seul de rares Viéras savaient comment briser les arcanes. Que des humains aient pu les traverser aussi rapidement le sidérait. Lifaën entendit alors une branche se casser. Il se retourna rapidement, la main sur le pommeau d'Alastor. Rien. Un grognement attira son attention de l'autre côté. Il dégaina son arme et fit volte-face. Un magnifique loup au pelage gris se trouvait devant lui. Sa taille était loin d'être commune. A vue d'œil, Lifaën estima que l'animal était de sa taille au garrot. C'était très impressionnant. Ses yeux d'un bleu profond brillait d'une certaine intelligence. L'animal cessa de grogner au moment où vit le visage du Viéra. Ce dernier ressentit la présence de Versipelle qui tentait de lui dire quelque chose. Il ferma les yeux et se laissa submerger par les images. Il se vit lui, un arc à la main parcourant la forêt. Puis, un animal blessé, pris dans un piège à ours. Très certainement en dehors des arcanes. Comment était-il arrivé là demeurait un mystère. Ensuite, il constata qu'il libérait l'animal en brisant le piège. Un flash lumineux le ramena à la réalité.

-Alors c'est toi, murmura-t-il.

L'animal qu'il avait sauvé s'était retrouvé devant lui. Qui plus est, pas n'importe quel animal, un Mabari. Généralement, personne ne pouvait les approcher et encore moins les domestiquer. C'était l'animal qui choisissait son maître et non l'inverse. Les Viéras nommaient cela l'imprégnation. Un proverbe disait aussi qu'«Un Mabari est suffisamment intelligent pour parler, et assez sage pour s'en abstenir». Une métaphore pour souligner leur intelligence. Lifaën se sentit honoré d'avoir été choisi par un animal aussi noble. Le Mabari s'approcha de lui et lui renifla la main. Ce n'est qu'ensuite que Lifaën put lui flatter le côté.

-Il va falloir que je te trouve un nom à toi aussi, soupira-t-il.

Se souvenant à quel point il eut du mal à trouver un nom pour son épée, il se contenta de hausser des épaules en pensant que le temps voulu, le prénom s'imposerait de lui même. Le loup s'assit à ses pieds. Lifaën remarqua alors qu'il pouvait voir les côtes de l'animal ressortir. Il n'avait probablement pas mangé depuis longtemps. Une bourrasque violente se leva alors. L'animal ne sembla pas s'en inquiéter mais Lifaën perçut une conscience qui s'approchait. Avant d'avoir pu tenter de communiquer avec, une voix retentit derrière lui:

-Ne bouge pas.

Il sentit quelque chose de pointu dans son dos. Le Mabari ne grogna pas. Il ne fit pas l'ombre d'un geste. Par pur réflexe, le Viéra barricada son esprit. Il ne savait pas qui était la personne derrière lui et si c'était un des siens ou un humain.

-Andaran atish'an mon ami, résonna alors une autre voix. Puis-je savoir ce qu'un inconnu vient faire dans notre forêt?

Lifaën reconnut immédiatement la formule de bienvenue des Viéras. Il abaissa ses défenses mentales et sentit alors une présence entrer en lui. Elle ne se contenta que de lui faire subir un examen succin. La pointe de son dos s'abaissa alors et Lifaën se retourna:

-Abelas dal'en, je ne t'avais pas reconnu, fit le Viéra.

C'était Earän, un de ceux qui pouvaient contrôler les arcanes. Ce dernier était aveugle de naissance mais avait développé un talent de conscience extraordinaire. On raconte qu'il arrivait à «voir par d'autres mondes» sans qu'on puisse affirmer, réfuter ou préciser ces paroles. Lifaën se tourna de nouveau et un Viéra à la chevelure brune avançait vers lui. Il n'en croyait pas ces yeux. Il s'agissait d'Elenwë, son ami et l'un des rares enfants des Viéras. Il était vêtu d'une armure de cuir renforcé et d'une cape verte-feuille.

-Qu'il est bon de te revoir iëthallan. Nous te croyions mort depuis longtemps.

Lifaën sauta dans les bras de son ami. Alors il avait survécu. Certains des siens étaient toujours en vie. Cela le remplissait d'une joie sans bornes. Il était près à faire n'importe quoi pour les garder près de lui désormais.

-Nous avons énormément de choses à nous dire, continua Elenwë. Suis-moi, je vais te mener à notre hahren.

Le hahren était le chef spirituel des Viéras. Celui qui garantissait la survie de la mémoire collective. Après les Anciens, c'était le plus vieux d'entre eux. Lifaën relâcha son ami et le suivi. Ils commencèrent par avancer prudemment et le jeune Viéra nota l'air soucieux de son ami. L'attaque de la forêt les avait surement autant marqué si ce n'est pire. Lui n'était pas resté près de la forêt pour entendre sa complainte. Ses émotions étaient amplifiées par celles de Versipelle. L'esprit était heureux de revoir la forêt même si une note de mélancolie atténuait sa joie. La forêt n'était plus aussi grande qu'auparavant. Uniquement un dixième avait repoussée.

-Ainsi, un Mabari t'a choisi, constata Earän durant le trajet.

-Oui. Je l'ai sauvé il y a longtemps. Surement m'a-t-il reconnu.

-Vraiment? Intervint Elenwë, Il me tarde que tu nous contes tes aventure iëthallan. Le hahren sera surement impressionné par le chemin que tu as parcouru.

Iëthallan. Dans le langage commun, cela signifiait «mon ami». Une marque d'une extrême importance chez les Viéras puisqu'elle symbolisait un lien fort entre deux personnes. Un lien que seul la mort pouvait briser. Earän prit la tête de la marche. Il s'arrêta à une clairière et murmura des paroles inaudibles.

-Nous pouvons y aller.

Le cœur de Lifaën s'emballa. Il allait enfin retrouver les siens. Lui qui pensait partir d'ici pour ses recherches, voilà qu'il allait se retrouver de nouveau parmi les Viéras. En l'espace de quelques minutes de marche, il reconnut de rares habitations reconstruites à même les arbres. Quelques Viéras se présentèrent à eux par les formules de politesse habituelle. Sur leur visage se lisait la tristesse et l'amertume mais la vue du retour de l'un des leur suffisait à arracher un sourire à quelques uns. Elenwë conduisit son ami devant un arbre au tronc large et lui demanda d'attendre. Lifaën étendit sa conscience à celle de l'arbre. Elle était bien présente, mais nulle trace d'un arbre mère. Il ressentit la déception de Versipelle mais le rassura. Il était venu ici pour mener les Viéra à Hermès et pour le moment tout se passait pour le mieux. Des bruits le firent sursauter. Un Viéra à la chevelure d'argent marchait dans sa direction. Bien que plus âgé que Lifaën, nulle trace de vieillesse ne ternissait son visage. Il était empli de noblesse et de sérénité.

-Aneth ara hahren, fit le Viéra en s'inclinant.

S'en suivit les formules de politesse à la suite desquelles, au plus grand étonnement de Lifaën, le hahren posa ses mains sur ses épaules et lui dit:

-Ma serranas da'len. Ma serranas d'être revenu parmi nous.

Et il tomba en sanglot. Lifaën lança un regard suppliant à Elenwë qui ne dit rien. Il ressentit toute la tristesse de son guide mais ne sut comment l'apaiser. Il comprit les horreurs qu'il avait vues ou vécues. Versipelle intervint alors et entra dans la conscience du hahren. Pendant quelques instants, on entendit que les sanglots du Viéra qui s'atténuait peu à peu. L'esprit se retira alors et retourna en Lifaën. Le hahren se redressa, les yeux encore rouges et boursoufflés.

-Tu nous apporte un grand espoir Lifaën. Ce soir sera soir de liesse et de joie. Tu nous raconteras ton périple et je te dirais comment certains d'entre nous ont survécu.

Il l'invita alors à le suivre dans l'arbre. Un grand sentiment de paix l'envahit lorsqu'il pénétrait à l'intérieur. Il était de nouveau chez lui.

Je suis vraiment désolé j'ai pas pu m'empêcher de mettre autre chose que du français XD
Alors voilà les traduc'.

Spoiler:

Lifaën

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Chapitre 5 : La recherche de la Vérité Empty Re: Chapitre 5 : La recherche de la Vérité

Message par Lifaën Jeu 24 Déc 2009 - 18:39

Désolé pour les musiques ce n'est pas ce que je voulais à l'origine. Faut attendre qu'elles chargent avant de les lancer >< Mais je n'ai pas trouvé mieux. C'est juste histoire de vous mettre dans l'ambiance XD

Le reste de la journée fut consacré au préparatif de la soirée. Les Viéras s'affairaient dans tous les sens, se rassemblant afin de préparer un feu et se dispersant pour chercher de la nourriture et des instruments de musique. L'intérieur de l'arbre vibrait comme un tambourin. Lifaën ne put cacher son excitation.

-Combien d'entre-nous on survécu? Se risqua-t-il.

-Quelques centaines. Guerre plus de deux-cents je le crains.

La joie du Viéra s'atténua passagèrement. Il espérait que plus était encore en vie.

-Et les Anciens, sont-il tous morts?

-Tu auras tes réponses ce soir da'len, répondit doucement le hahren. Pour l'heure, va te reposer.

En effet Lifaën était épuisé. Il avait déployé toute son énergie à la course pour venir jusqu'ici. Un peu de repos ne lui ferait pas de mal. Le hahren le convia dans une pièce à l'écart. Un lit l'attendait. A côté, une petite table de nuit avec une bougie. Rien d'extraordinaire mais c'était suffisant.

-J'enverrais quelqu'un te chercher quand tout sera près.

Et il le laissa seul avec le Mabari. Le Viéra retira son sac et son carquois et se déshabilla. Il resta torse-nu, profitant de se confort rudimentaire. Il posa Alastor contre le meuble pour s'en saisir rapidement en cas de besoin. Ses réflexes de survie n'avait pas disparu malgré le fait qu'il soit de nouveau parmi les siens. Il s'allongea sur le lit et s'endormit rapidement, bercé par la respiration calme de l'animal et par les chants des Viéras.
Une douce caresse le réveilla. Les yeux à demi-clos, il apercevait vaguement la forme d'une femme. Lorsqu'il ouvrit les yeux, la forme disparut. Il se redressa d'un bond. Personne dans la pièce et le Mabari ne semblait pas avoir vu quelqu'un. Lifaën se frotta les yeux. Décidément, son voyage l'avait vraiment atteint. On frappa à sa porte. Le Viéra reconnut Elenwë derrière la porte.

C'est bon je sais que tu m'a reconnu iëthallan, ria son ami. Viens on t'attend.

Sur sa table étaient disposés de nouveaux vêtements. Les siens étaient bien là mais il y en avait d'autre. Une tunique pourpre, un pantalon couleur écorce de pin, des bottes noires et une longue cape faite de feuille de chêne. Lifaën enfila le tout rapidement et sortit de sa chambre. Le hahren l'attendait accompagné par Elenwë et d'autres Viéras. Le Mabari s'étira et aboya.

-Je pense qu'il faudrait le nourrir, comprit Lifaën. Vu son état, il n'a pas dû manger depuis plusieurs jours.

Le hahren aquiesca mais n'apporta pas de nourriture. Ce serait par la suite que tout le monde mangerait et comme les Viéras traitaient les animaux d'égal à égal, il en serait de même pour le Mabari. Lifaën suivit le hahren lorsqu'il ouvrit la porte close de l'arbre. Dehors, tous les survivants étaient réunis autour du feu. Ils conversaient joyeusement, dansaient, chantaient. Certains jouaient de la harpe, du tambourin, ou de la flûte. Tous se turent lorsque le hahren leva la main.

-Mes amis, fit-il, aujourd'hui est un grand jour. Chacun de nous se souvient de la terrible nuit où les humains violèrent nos terres sacrées et massacrèrent beaucoup des nôtres. Calion, notre grand sage, décida d'envoyer l'un de nous en terre humaine afin de retrouver celui-qui-nous-a-fait. Alors que nous le croyions morts, il revient parmi nous, et avec lui, l'espoir que notre forêt ne s'épanouisse de nouveau.

D'un geste de la main, il désigna Lifaën. Ce-dernier s'avança sous le regard de tous les siens. Il commença à raconter la nuit qu'il passa loin de la forêt et la tristesse qu'il en éprouvait. Beaucoup de têtes se baissèrent. Il narra comment il avait trouvé des déserteurs qui tentaient d'attaquer un village et comment il les avait chassé. Puis, son voyage jusqu'à Nimong où il avait une piste pour retrouver l'Axe. Ses péripéties jusqu'au temple de l'air central ainsi que dans la ville passèrent plus rapidement. Il passa sous silence le fait que Versipelle ne soit en lui même s'il se doutait que le hahren le savait. De même, il ne dit rien de son affrontement avec l'Ombre dans l'Immatériel. Cela ne ferait que s'ajouter aux tensions déjà bien grandes. A la fin de son récit, un silence s'installa. Le hahren s'avança et prit la parole:

-Voyez mes frères ce que l'un des nôtres a dû supporter à cause de l'avarice des hommes. Maintenant jeune Lifaën, c'est à notre tour de te raconter comment nous avons survécu.

L'agitation fut perceptible au sein des Viéras. Peu d'entre eux voulaient faire rejaillir ces souvenirs douloureux.

-Peu après ton départ, commença Elenwë, nous nous sommes tous amassé autour du dernier Arbre Mère encore debout. Personne ne comprenait comment les humains avaient pénétré aussi rapidement en nos terres ni comment ils avaient pu briser les arcanes. Toujours est-il que nous avons organisé une défense dans le but de contrer les attaques humaines. Les éclaireurs nous rapportaient sans cesse que les chefs criaient à leurs soldats «Trouvez-là! Trouvez-là!» sans jamais pouvoir nous dire ce dont il s'agissait.

-Probablement leurs esprits étaient embrumé par on ne sait quel artifice, continua le hahren. Bientôt, tous nos efforts furent réduit à néant. Nous fûmes contraint de nous replier et de voir céder le dernier de nos Arbres.

Un voile de tristesse passa dans l'assemblée. Personne n'avait oublié.

-Les Anciens, trop liés à ces derniers, moururent et rejoignirent l'Immatériel. Nous quittâmes alors la forêt dans l'espoir de trouver refuge ailleurs et nous cachâmes dans les petites montagnes situées plus au loin. Les shemlens ne nous ont par poursuivi ce qui nous pousse à croire que ce n'était pas après nous qu'ils en voulaient. Nous sommes revenus il y a de cela deux semaines et avons commencé à rebâtir ce qui nous appartenait.

-Cependant, intervint Earän, lorsque je me promenais au limite de notre campement, j'y ai découvert que les shemlens étaient toujours présents. Ils s'étaient rassemblés autour de ruines que nous n'avions jamais vu auparavant....

Il s'interrompit après un bref regard lancé par le hahren.

Nous devrons parler de ça en privé Lifaën

Le Viéra opina du chef. Le hahren ouvrit alors ces bras en grands:

-Mais laissons-là ces sujets déplaisants. Nous avons l'un des nôtres qui est revenu. Fêtons cela comme il se doit !




Il frappa dans ses mains. Un groupe de Viéra se dispersa et revint les bras chargé de plateau en argent sur lesquelles étaient disposés des mets de toutes sortes. Salades de fruits, gâteaux de miels fourrés, tartes, tout ce dont on pouvait rêver. On avait du mal à imaginer que les Viéras venaient d'essuyer un tel échec vu la prestance avec laquelle ils avaient préparé ces plats. Elenwë passa à côté de Lifaën et l'entraina à sa suite avec un rire cristallin. Bientôt, ils furent entourés et la fête débuta. Un groupe de musicien commença un air de chanson et tous se mirent à danser ou chanter. Les plus calmes restaient assis à parler et à boire. Mais tous, sans exceptions passaient du bon temps. Une assiette géante fut disposée à l'écart, remplie d'une carcasse de sanglier. Le Mabari se rua dessus et s'empiffra de viande sous les regards amusés des Viéras. Lifaën fut bientôt prit dans un tourbillon de saveurs. Il perdit la notion du temps et de l'espace, il goutait à tous les plats, buvait avec tous le monde, chantait et dansait à tue-tête. Il en avait presque oublié le sens du mot «fête». A un moment de la soirée, alors qu'il était assis au sol, Elenwë lui demanda:

-Dis moi iëthallin, les humains ressemblent-il aux monstres que l'on raconte ?

-Tu n'en a jamais vu ? Je croyais pourtant qu'un camp s'était installé ici.

-Nous ne sommes jamais allez directement à leur rencontre. Seul leurs consciences nous assuraient de leurs présences.

Lifaën tenta de faire le point dans ses idées. C'étaient extrêmement difficile d'organiser ses pensées à pareil moment. Il se souvint de la première fois qu'il avait rencontré un humain, dans le petit village du Royaume de la Terre.

-Hé bien, répondit-il finalement, disons qu'ils n'en ont pas l'apparence.

Elenwë ria, ce qui provoqua l'hilarité parmi ceux qui écoutaient la conversation. La nuit passa ainsi, au rythme des instruments et des chants. La forêt semblait de nouveau s'éveiller et parfois, à l'ombre d'un arbre, Lifaën apercevait d'étranges animaux qui rodaient autour d'eux. Il ne s'en inquiéta pas. C'était monnaie courante de voir des animaux insolites dans cette forêt. Un peu plus tard, le Viéra décida de faire une pause. Il s'éloigna lentement de ses compagnons qui continuaient malgré tout à ripailler et s'assit sur une souche. Le Mabari le rejoignit peu de temps après et bailla, révélant une formidable rangée de dents, avant de s'affaler par terre.

-On dirait que je ne suis pas le seul à souffrir de la fête, plaisanta-t-il pour lui même.

Même sans boire une goutte d'alcool, on ressentait des effets secondaires d'une fête parmi les Viéras. D'ordinaire précautionneux en ce qui concerne leurs esprits, ils pouvaient rapidement abaisser leurs défenses mentales. Aussi, pour quelqu'un de tout à fait sobre, se retrouver prit dans tant d'émotions à pour effet d'amplifier les siennes et l'amener à son tour à être moins prudent. C'était un cercle vicieux. Et puis, Lifaën n'était plus habitué à autant de fluctuation d'énergie. Les échanges entre les Viéras et les arbres étaient d'une incroyable intensité. Plus encore lors d'une fête. Voilà pourquoi le Mabari ne se sentait probablement pas très bien, au même titre que son maître. Être un peu éloigné permettait de refaire le plein, pour mieux repartir généralement. Versipelle aussi semblait prendre du plaisir aux célébrations. Son énergie pulsait en Lifaën. Il avait du mal parfois à la contenir mais il s'y accoutumerait, pensait-il. Dans un élan de lucidité incroyable, il regarda le Mabari et déclara:

-Je crois que je t'ai trouvé un prénom.

L'animal releva la tête. Il semblait en effet comprendre le langage.

-Fenris. Je pense que c'est le nom qui convient.

Fen'ris signifiait «Crocs d'aciers». Sans savoir d'où il avait pu tirer un tel prénom, Lifaën avait conclut qu'il serait le plus adapté vu la taille de l'animal. Ce dernier aboya et se rendormi. Le Viéra quant à lui resta encore un peu assis et profita de ce moment de répit en écoutant la musique.

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Message par Lifaën Lun 15 Nov 2010 - 1:37

Vous croyiez vraiment que j'allais abandonner ? Nan mais sans rire. OMOMOM POSTAGE !